Un petit monde d'étrangeté.

Il est tout de même assez étrange,
De passer la porte de son pavillon,
Et de se sentir tel un esclave dans la chambre du roi,
Au regard de l’attitude froide et indifférente,
Que vous portent ceux que vous nommez famille.

Il est assez étrange également,
De constater tristement,
Que la moindre ombre d’une petite perturbation,
Puisse affecter vos proches si profondément.

Vos faiblesses d’un jour,
Apparaissent à leurs yeux comme des défauts de toujours,
Comme si vous n’étiez finalement,
Qu’un simple mendiant malade et répugnant,
Venu porter préjudices aux innocents habitants
D’une ville blanche et brillante de perfection.

Il est d’autant plus étrange de constater,
Que de même, ces amis sur lesquels vous pensiez pouvoir vous reposer,
Arborent la même froide indifférence,
Face au récit de vos tourments.

Alors votre cœur semble brisé :
Vous vous sentez seul, banni, rejeté,
Redevenant durant quelques instants,
L’enfant fragile que vous étiez auparavant.

Mais la plus étrange de ces péripéties,
Serait peut-être que malgré tout,
Sur vos lèvres de dessine un sourire,
Incertain, timide, que sais-je ?
Mais suffisant pour rassembler,
Les petites miettes éparpillées,
De votre cœur tourmenté.

Quelques mots envoyés du bout du monde,
Par des êtres relativement inconnus,
Souhaitant vous dire merci,
Pour vos quelques commentaires polis.

Le paradoxe véritable,
Serait alors que ces brins de courtoisie,
Vous apporteraient davantage de chaleur,
Que tous vos proches réunis.

Toujours est-il que cette somme d’étrangeté,
Aura tout de même réussi à vous arracher,
De rondes et chaudes larmes,
Que vous ne vous donnez pas même la peine d’essuyer.